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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/477

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705. Énigme.

On ne me voit jamais sans feuille,
Quelquefois je donne des fleurs
Attrayantes par leurs couleurs ;
Mais il est peu commun que la main qui les cueille,
Y passât-elle et les jours et les nuits,
Ait le bonheur d’y rencontrer des fruits.
Si le hasard vous en présente.
Prenez garde d’être séduits ;
Leur forme d’abord vous enchante,
Leur suc vous plaît par sa saveur,
Mais ce n’est qu’un appât trompeur ;
Car leur écorce qui vous tente,
Souvent renferme une liqueur.
Douce à la bouche, amère au cœur.
Ne jugez pas de mon mérite
Par mon volume et ma grandeur.
Que ma feuille soit grande, ou moyenne, ou petite,
Cela fait peu pour ma valeur ;
Car j’en porte de trois espèces.
Les petites, parfois, sont bien les plus traîtresses,
Les grandes ne font qu’endormir.
Quant à mes fruits, pour un qui fera vivre,
Il en est cent qui font mourir.