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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/545

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19.

Je n’ai jamais été, mais je dois toujours être ; jamais personne ne me vit, jamais personne ne me verra, et pourtant je suis l’espérance de tous ceux qui vivent sur la terre. L’héritier d’un monarque, impatient des honneurs qu’il espère, attend de moi sa couronne ; l’avare compte que c’est moi qui accroîtrai ses trésors ; le malade me demande de lui rendre la santé, l’amoureux, de lui donner sa bien-aimée ; quiconque espère ou désire, voudrait me voir passé. Nommez-moi donc maintenant, mais ne vous y fiez pas trop ; car il est certain que je vous tromperais encore, vous et bien d’autres.


20.

Je suis un être bien singulier : voyons si vous pourrez me dire mon nom. Je partage la gloire et la renommée de mes compatriotes ; tous les jours je suis vieux, tous les jours je suis neuf ; on me loue, on me blâme ; je suis véridique, je suis menteur. Quand je suis dans ma nouveauté, dans tout le pays on ne parle que de moi ; on m’oublie aussitôt que mon temps est passé. Le matin il n’y a pas une jeune fille plus courtisée que moi, le soir, on me laisse de côté. Attention, belles dames, comme vous j’ai mon temps ; vous aussi comme moi, vous serez vieilles et oubliées.