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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/63

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Parfois je prends un noble essor,
Le monde entier est ma patrie :
Je suis Russe, Allemande, Anglaise, et suis encor
Espagnole, Chinoise, et tel est mon mérite
Que l’on me voit cosmopolite.
En me décomposant je présente à tes yeux
L’ouvrage de Solon ; l’inconstante déesse
Qui soumet jusqu’à la sagesse.
Un impôt, un héros, un chant aimé des Dieux,
Un monument fameux dans notre capitale ;
Un lac italien, un vin délicieux ;
De Junon l’aimable rivale ;
De plus, un bipède fameux
Fort honoré dans Rome et dans notre cuisine ;
Enfin si ton esprit déjà ne me devine,
Je veux bien ajouter que tu peux dès ce soir
Me trouver aux Français, à l’Opéra-Comique.
Je suis la sœur de la musique ;
J’habite la taverne ainsi que le salon ;
Je suis parfois grivoise et parfois de bon ton ;
Et pour finir enfin par un trait de satire,
Ceux dont je blâme les défauts.
Les fats, les fripons et les sots.
De leurs portraits dans mes tableaux
Sont toujours les premiers à rire.