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série des commentateurs.

âge avancé. Gésius, quand il en venait là dans ses leçons, disait à ses disciples : « Si vous voulez vous convaincre de la vérité des paroles d’Hippocrate, vous n’avez qu’à me considérer. En effet, dans sa jeunesse il avait été d’une taille élevée et d’un bel extérieur ; mais en avançant en âge il était devenu tout courbé[1].

Asclépius, médecin du reste ignoré, n’est connu que par le scholiaste que M. Dietz vient de publier, et qui le cite comme ayant commenté les Aphorismes. Asclépius, qui paraît avoir travaillé sur toutes les œuvres hippocratiques[2], s’était imposé une bonne méthode, c’était d’expliquer Hippocrate par lui-même[3]. Mais, à en juger d’après le petit nombre d’exemples que Théophile en rapporte, Asclépius avait suivi cette méthode avec peu de jugement et avec un esprit étroit ; ainsi, plusieurs commentateurs ayant condamné l’aphorisme qui attribue de l’utilité aux affusions froides dans les douleurs de la goutte et des contractions musculaires, Asclépius le défend : « Le froid, dit-il, est utile dans ces cas, non par sa nature propre, mais accidentellement et parce que, concentrant la chaleur innée, il la multiplie et dissipe la cause morbifique[4]. » Cette explication, si elle se tient près des termes d’Hippocrate, est éloignée de son esprit. Ce même médecin rapporte une observation de superfétation dont je lui laisse la garantie : « J’ai vu, dit-il[5], une femme, qui, étant en

  1. Schol. in Hipp., t. ii, p. 343, Éd. Dietz.
  2. Ὁ ὑπομνηματιστὴς τοῦ Ἱπποκράτους. Schol. in Hipp. t. ii, p. 458, Éd. Dietz.
  3. Ἐκ τῶν Ἱπποκράτους τὰ Ἱπποκράτους ἐξηγούμενος. Schol. in Hipp. t. ii, p. 458, Éd. Dietz.
  4. Schol. in Hipp., t. ii, p. 458, Éd. Dietz.
  5. Ἐγὼ ἐθεασάμην μετὰ τὴν συλληψιν καὶ κυοφορίαν ὅτι πάλιν συνουσίασε τῷ ἀνδρὶ τυχὸν ἐν τῷ ἕκτῳ μηνὶ τῆς κυοφορίας, καὶ δὴ τὸ μὲν πρῶτον ἔμβρυον ἐν τῷ ἐννάτῳ μηνὶ ἀπέτεξεν, εἶτα μετὰ ἓξ μῆνας