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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/18

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venu de l’antiquité, sont toujours dans le rapprochement que l’esprit fait entre la science moderne et la science antique. Or, ce rapprochement ne peut naître qu’à certaines conditions, qui se trouvent ou dans le lecteur lui-même, ou dans la manière dont le livre ancien se présente à lui ; dans le lecteur, quand ses études lui ont ouvert l’entrée des doctrines de l’antiquité ; dans le livre même, quand ces doctrines y ont reçu une élaboration qui les mette en harmonie avec la pensée moderne, de sorte qu’on puisse y pénétrer, pour ainsi dire, de plain pied. C’est sous la direction de cette idée que j’ai exécuté mon travail sur Hippocrate ; car il s’agit de faire saisir le lien entre le présent et le passé, et de rendre, par le rapport qui s’établit entre l’un et l’autre, les choses antiques aussi intelligibles que les choses modernes ; et, si j’ai senti combien il était difficile d’atteindre complètement ce but, j’ai du moins essayé d’en approcher autant que mes forces me l’ont permis.

Quand la pensée antique et la pensée moderne se trouvent ainsi en contact, elles se fécondent l’une l’autre ; il n’est pas, je l’ai senti moi-même, d’exercice plus salutaire que de méditer, avec les grands esprits des temps passés, sur les doctrines, sur les observations, sur la marche de la science, et c’est dans ce sens que j’ai pris pour épigraphe un mot de Galien plein de profondeur : « Familiarisez-vous avec les livres des anciens hommes. »


25 Décembre, 1838.