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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/204

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introduction.

et qui forme contradiction avec l’auteur du traité du Régime dans les maladies aiguës, lequel emploie beaucoup de remèdes. Celui qui a composé le ier et le iiie livre des Épidémies a résidé long-temps à Thasos, car il y décrit la constitution atmosphérique de plusieurs années. Comment Hippocrate se trouverait-il à Thasos, qui avait un temple d’Hercule, mais aucun temple d’Esculape, ni d’Hygie ? Ces deux livres sont, non pas d’un médecin, mais d’un naturaliste qui observait les maladies et ne les traitait pas. Ceci est une singulière opinion de M. Link ; mais je ne m’arrête pas à combattre en détail des assertions dont la réfutation sortira de ma propre discussion sur l’ensemble des écrits hippocratiques.

À la même catégorie appartient le Pronostic, livre clair et précis. Ce ne paraît qu’un extrait des ouvrages sémiotiques d’Hippocrate ; l’Hippocrate de Platon, dit M. Link, aurait donné quelque chose de plus scientifique.

Dans le 1er livre des Prorrhétiques, Galien relève un solécisme. À cause de cette faute de langue et d’autres, plusieurs croyaient, non sans raison, dit le médecin de Pergame, que ce livre n’était pas d’Hippocrate. Sa brièveté obscure et recherchée, les tournures singulières, les épithètes accumulées, les phrases à l’infinitif, mettent ce livre à côté des Prénotions de Cos et du 6e livre des Épidémies. Le second livre des Prorrhétiques a un tout autre auteur ; un style simple et clair le distingue, et, au début, la plainte sur l’exagération que l’on donne au Pronostic, indique une date postérieure.

M. Link remarque que les Aphorismes contiennent plusieurs passages du traité de l’Air, des Eaux et des Lieux ; que plusieurs autres se trouvent mot à mot dans le Pronostic. Ainsi on pourrait considérer cette collection comme un extrait des écrits hippocratiques ; mais, en les examinant, on y