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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/214

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introduction.

les avoir lus, c’est le premier désir que j’ai eu pour l’avancement de mon travail.

Gruner et Grimm ont dit que Hippocrate n’avait pas connu la distinction des artères et des veines, et que par conséquent les traités où il était question de cette distinction, devaient être rayés du canon hippocratique. C’est ce que Grimm avait voulu exprimer en posant comme règle de critique que le langage de tout écrit qu’on admettait comme étant d’Hippocrate, devait être conforme à l’époque où avait vécu ce médecin. Cette objection conduisait à une difficulté trop sérieuse, à une discussion trop importante pour que je ne les y suivisse pas. En étudiant ce que les hippocratiques avaient su concernant la distinction des artères et des veines, j’ai étudié en même temps l’antique doctrine de l’origine des vaisseaux sanguins dans le cœur, et quelques autres points de l’anatomie et de la physiologie anciennes. Cet examen est d’un grand intérêt pour la critique de la Collection hippocratique, et il fournit des clartés que vainement on chercherait ailleurs.

M. Link, en travaillant à retrouver les anciennes théories des livres hippocratiques, et à faire pour la Collection hippocratique ce que le disciple d’Aristote, Ménon, avait fait, dans son ouvrage si regrettable, pour toute l’antiquité médicale, m’a conduit à discuter des points que je n’aurais pas abordés sans cet éveil.

De tous ces critiques, ceux qui ont été le moins systématiques, ont été aussi ceux qui ont commis le moins d’erreurs. Ainsi le guide le meilleur est certainement Ackermann, qui s’en est tenu principalement aux dires d’Érotien et de Galien. Grimm a également de la sûreté dans ses déterminations, mais il s’est arrêté à ce qu’il y avait de plus positif, et par conséquent de plus facile, et il a rejeté, à tort, ainsi que