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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/235

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de quelques points de chronologie médicale.

qui longe le rachis est le commencement des artères. — L’artère qui longe le rachis n’est pas le commencement des artères. — Le cœur est le commencement des artères. — Le cœur n’est pas le commencement des artères[1]. »

Ce que Dionysius rapporte embrasse toutes les opinions anciennes sur cette question que les physiologistes s’étaient posée. Mais je dois me borner aux seuls écrits de la Collection hippocratique ; et, dans cette Collection, les hypothèses sur l’origine des vaisseaux sanguins sont moins nombreuses. Elles se réduisent à quatre : Le cerveau est l’origine des veines (Polybe, dans le traité de la Nature de l’homme) ; la grosse veine qui longe la colonne vertébrale est l’origine des veines (l’auteur du 2e livre des Épidémies) ; le cœur est l’origine des vaisseaux sanguins (l’auteur du livre des Principes ou des Chairs, l’auteur de l’opuscule sur le Cœur) ; le foie est l’origine des veines, le cœur, des artères (l’auteur du livre de l’Aliment). On voit, par le rapprochement des opinions contenues dans les livres hippocratiques, comme par le résumé de Dionysius d’Ægée, ce qu’il faut entendre par le problème de l’origine des vaisseaux sanguins, tel que se le sont posé les anciens physiologistes. Ce ne sont pas d’extravagantes erreurs d’anatomie ; mais c’est une hypothèse que faisaient les médecins, ignorant la circulation et voulant concevoir la source du sang.

La Collection hippocratique offre donc quatre opinions très distinctes sur l’origine des vaisseaux sanguins. Ces opinions représentent-elles des époques différentes de la physiologie, et est-il possible d’en reconnaître la chronologie ? c’est ce qu’il importe d’examiner.

Ce point d’histoire médicale a été discuté avec un soin

  1. Phot. Bibl., p. 219 ; Éd. Hoeschel.