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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/27

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gique ; il lia une intrigue amoureuse avec une princesse persane, sous prétexte de la guérir ; celle-ci, sur le point de mourir, révéla tout à Amistris, sa mère, et mère d’Artaxerce, laquelle, après avoir tourmenté Apollonidès pendant deux mois, le fit enterrer vivant le jour où sa fille expira.

Autant donc que nous en pouvons juger, l’école de Cos entra plus tard que l’école de Cnide dans la carrière des publications. Les malades qui venaient se faire traiter dans les temples avaient l’habitude d’y laisser quelques mots qui exprimaient leur reconnaissance envers le dieu, et qui caractérisaient la maladie dont ils avaient été délivrés. « Le temple d’Épidaure, dit Strabon[1], est toujours plein de malades et de tableaux qui y sont suspendus, et dans lesquels le traitement est consigné. Il en est de même à Cos et à Tricca. » Les prêtres recueillaient ces notes ; du moins nous pouvons le croire pour ceux de Cos ; car les Prénotions Coaques de la collection hippocratique ne sont sans doute qu’un recueil de pareilles notes.

On y voit que l’école de Cos attachait une importance particulière à reconnaître les caractères communs des maladies, c’est-à-dire les symptômes qui annoncent les efforts de la nature, et à distinguer les crises (le mot lui appartient peut-être) et les jours critiques. Telle était la direction où l’école de Cos était placée au moment où Hippocrate y commence son noviciat médical.

Le malade qui venait chercher du soulagement dans les Asclépions était d’abord soumis à quelques préliminaires qui, sous un appareil religieux, l’obligeaient à des jeûnes prolongés, à des purifications, à des ablutions et à des onctions de toutes sortes. Ainsi préparé, il entrait dans le temple,

  1. Lib. viii, p. 360, Basil. 1549.