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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/272

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introduction.

dans cet opuscule. Les voici : Première phrase : « Ceux à qui des maladies proviennent par le cerveau, sont pris d’abord d’engourdissement dans la tête. Le malade urine fréquemment, et éprouve les mêmes accidents que dans la strangurie. Ces symptômes se prolongent pendant neuf jours : et s’il s’échappe, par les narines ou par les oreilles, de l’eau ou du phlegme, la maladie guérit ; la strangurie cesse ; le malade rend sans douleur une urine abondante, blanche, jusqu’à ce que vingt jours se soient écoulés, et que la douleur de tête ait disparu ; lorsqu’il regarde, la vue lui est enlevée. » Deuxième phrase : « Celui qui est capable de concevoir de quel prix la santé est pour les hommes, doit savoir se secourir dans ses maladies par son propre jugement[1]. » Ces deux phrases n’ont, comme on voit, aucun rapport entre elles ; la première décrit une certaine affection du cerveau ; la seconde contient un conseil aux gens éclairés sur la nécessité d’apprendre à se donner eux-mêmes quelques secours dans leurs maladies. Ces deux phrases n’ont aucun rapport, non plus, avec ce qui les précède, et elles terminent ainsi brusquement l’opuscule du Régime des gens en santé. Galien, qui l’a commenté, arrivé à ce passage dit : « On a soupçonné, avec raison, l’authenticité de ces deux phrases ; quelques-uns même les condamnent absolument, et assurent qu’elles ne sont pas de Polybe, et encore moins d’Hippocrate. Le commencement, où l’auteur dit que les maladies qui proviennent du cerveau amènent l’engourdissement et la strangurie, est tout à fait confus. Ce ne serait pas plus véritable quand même l'on penserait qu’il s’agit, non de toutes les maladies du cerveau, mais de celles-là seules qu’un écoulement

  1. Page 27, Éd. Frob.