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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/369

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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

d’observation, des cas particuliers où quelquefois le nom même du malade est rapporté. En plusieurs endroits on trouve des points d’interrogation, questions que l’auteur a laissées sans solutions. Que ces livres soient antiques, c’est ce dont il est impossible de douter ; qu’ils présentent une grande conformité de doctrines et d’observations avec les livres les plus authentiques d’Hippocrate, c’est ce dont on acquiert facilement la preuve en les comparant avec le Pronostic et les Aphorismes. Plusieurs modernes, et entre autres Grimm[1], ont pensé avec une grande apparence de raison que ces livres contiennent les notes prises par les Asclépiades dans le temple, et qu’à ce titre ils présentent un spécimen de la médecine antérieure à Hippocrate lui-même. D’un autre côté, la comparaison entre le Pronostic et ces deux livres, faite avec beaucoup de soin par M. Ermerins[2], prouve jusqu’à l’évidence que, si les Prénotions coaques sont antérieures à Hippocrate, il en a usé largement pour la composition de ce traité. Or, je l’ai déjà dit, entre le Pronostic et les Prénotions de Cos, il n’y a pas à hésiter, celles-ci sont incontestablement les plus anciennes.

M. Ermerins, par des raisons ingénieuses, cherche à démontrer que le 1er livre des Prédictions est à son tour antérieur aux Prénotions coaques ; 1o parce que, dans ce livre, le nom des malades est plus souvent ajouté à la proposition ; 2o parce que les questions et les doutes y sont en plus grand nombre que dans les Prénotions de Cos, proportionnellement à la longueur des traités ; 3o parce que le nombre des propositions y est de beaucoup inférieur à celui que renferment les

  1. Tome II, pag. 508.
  2. Specimen historico-medicum inaugurale de Hippocratis doctrina a prognostice oriunda. Leyde 1832.