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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/389

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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

Franz.) cite deux mots (αἰόνησις et αἰθόλικες) qui se trouvent dans le livre de l’Usage des liquides, p. 112 et 113, Éd. Froben ; d’un autre côté, ce titre ne figure pas dans sa liste ; mais, dans cette liste (pag. 22), on voit un traité appelé des Eaux (Περὶ ὑδάτων), dont le nom ne se rencontre ni dans nos éditions, ni dans Galien. Il en résulte que certainement Érotien a eu sous les yeux le livre de l’Usage des liquides, puisqu’il en a consigné certains mots dans son Glossaire, et que probablement ce livre est contenu dans sa liste sous le titre de livre des Eaux. Mais cette probabilité est une certitude. En effet, Athénée dit : « Dans le livre des Eaux, « Hippocrate appelle eau potable la bonne eau[1]. » Le traducteur latin de l’édition d’Athénée que j’ai sous les yeux a rendu cette phrase par ces mots : « Libro de aquis optimam esse, statuit multo exercitatam. » Je ne sais d’où il a pu tirer un pareil sens. Mais le fait est que le texte d’Athénée est altéré, et qu’il faut lire πότιμον au lieu de πολύτιμον. En effet, ce passage se rapporte à la première ligne du livre de l’Usage des liquides, où il est dit sous une forme très concise : « Eau potable. Eau salée, la mer. L’eau potable est la meilleure pour tous les usages d’une officine de médecin[2]. » Ainsi la correction du texte d’Athénée[3] montre que le livre appelé par quelques-uns, dans l’antiquité, des Eaux, est le même que le livre que d’autres intitulaient et que nos éditions

  1. Ἐν τῷ Περὶ ὑδάτων Ἱπποκράτης καλεῖ τὸ χρηστὸν ὑδωρ πολύτιμον (πότιμον). Deipn., 11, p. 46, Éd. Casaub.
  2. Ὕδωρ ποτόν· ἁλμυρὸν, θάλασσα· ποτὸν μὲν κατ’ ἰητρεῖον κράτιστον. P. 112, Éd. Frob.
  3. La correction de πολύτιμον ne m’appartient pas. Elle est due à Casaubon, et, depuis lui, elle a été introduite dans les éditions d’Athénée.