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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/398

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introduction.

dans l’antiquité n’a cité, après Aristote, les écrits du médecin Syennésis de Chypre, et les quelques lignes qu’en a conservées le philosophe sont tout ce qui reste des œuvres, quelles qu’elles aient été, de cet écrivain. Un autre auteur, médecin ou philosophe, est nommé par Aristote, c’est Léophanès, sur lequel nous n’avons, je crois, aucun autre détail. Aristote réfute l’opinion de ceux qui prétendent que le fœtus mâle est toujours placé à droite dans la matrice et le fœtus femelle à gauche ; opinion qui, au reste, est plusieurs fois répétée dans la Collection hippocratique, et il ajoute : « C’est par une même analogie que quelques-uns prétendent que la ligature du testicule droit ou du testicule gauche détermine la procréation d’enfant mâle ou d’enfant femelle, c’est du moins ce que Léophanès a dit[1]. » Je n’ai pas besoin de faire remarquer que les mots dans la phrase d’Aristote sont mal arrangés, et que la génération d’un enfant mâle est due à la ligature du testicule gauche, et vice versa. Au reste, Plutarque a entendu ce passage comme je l’entends ; il appelle l’auteur Cléophanès, et il le cite d’après Aristote[2]. Un passage tout semblable se trouve dans le traité de la Superfétation ; on y lit : « Si l’on veut engendrer un enfant femelle, il faut lier le testicule droit aussi fortement qu’on pourra l’endurer ; si, un enfant mâle, le testicule gauche[3]. » Ce rapprochement autorise à croire que

  1. Παραπλησίως δέ τινες πεπεισμένοι τούτοις εἰσὶ καὶ λέγουσιν ὡς τὸν δεξιὸν ὄρχιν ἀποδουμένοις ἢ τὸν ἀριστερὸν συμβαίνει τοῖς ὀχεύουσιν ἀῤῥενοτοκεῖν ἢ θηλυτοκεῖν· οὔτω γὰρ ὁ Λεωφάνης ἔλεγεν. De Gener, anim. L. IV, c. I.
  2. Κλεοφάνης, οὗ μέμνηται Ἀριστοτέλης, τὰ μὲν (ἄῤῥενα) ἐκ τοῦ δεξιοῦ διδύμου, τὰ δ’ ἐκ ἀριστεροῦ. De Placit. philos., lib. v, t. v, p. 501, Éd. Tauch.
  3. Ὅταν δὲ θῆλυ βούληται γενέσθαι, τὸν ὄρχιν τὸν δεξιὸν ἀποδῆσαι,