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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/427

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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

remontait, avec tout ce qu’il y a de supposé dans la Collection hippocratique, à un temps qu’on ne pouvait plus préciser. Cependant j’ai remarqué plus haut que, suivant Galien, quelques philosophes voulaient y voir la source du dogme des stoïciens suivant lequel l’âme recevait une double nourriture par l’inspiration de l’air et par l’ingestion des aliments. En conséquence de l’antiquité réelle du livre et de cette observation, on pourrait admettre qu’il a été écrit avant l’époque de la fondation de l’école stoïcienne.

Résumons en quelques mots les résultats de cette dissertation :

1o Le traité des Semaines, perdu en grec, existe dans une traduction ; il a été cité par différens auteurs anciens, depuis Philon jusqu’à Moschopoulos ;

2o Galien, qui est une grande autorité en cette matière, l’a regardé comme faussement attribué à Hippocrate ; l’examen du livre lui-même confirme cette opinion ;

3o Le livre des Semaines est un traité des fièvres fondé sur deux opinions qui ont la prétention de tout expliquer, à savoir que les choses naturelles sont réglées par le nombre sept, et que le principe vital est un composé du chaud et du froid élémentaires, dont les variations constituent les affections fébriles ;

4o Ce traité est du même auteur que le livre des Chairs et probablement aussi que le livre du Cœur ;

5o Deux morceaux assez considérables, l’un inclus dans le traité des Jours critiques, l’autre formant, en grande partie, la huitième section des Aphorismes, appartiennent à ce traité. Rien, jusqu’à l’examen du livre des Semaines, n’avait pu faire soupçonner ce fait ;

6o Nous possédons en grec, et comme spécimens de l’original, les deux morceaux désignés ci-dessus ; le passage cité