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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/462

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introduction.

des accidents inverses, nuisibles à la conservation de la santé.

Cette étiologie, prise dans son ensemble, est grande et belle, et le cours des temps et le progrès de la science en ont respecté les bases. Cependant il faut seulement y voir le premier aperçu, clair, il est vrai, et profond de la médecine grecque, sur les causes des maladies. L’étiologie est encore de nos jours un des plus importants et des plus difficiles sujets d’étude. Il fut naturel aux premiers médecins, et entre autres à Hippocrate, de comprendre et de noter d’abord la grande et universelle influence des agents du monde extérieur : climat, saisons, genre de vie, alimentation, toutes ces influences furent signalées à grands traits. Voir les choses d’ensemble est le propre de l’antique médecine ; c’est ce qui en fait le caractère distinctif, et ce qui lui donne sa grandeur, quand l’ensemble qu’elle a saisi est véritable ; voir les choses en détail, et remonter par cette voie aux généralités, est le propre de la médecine moderne. Il ne serait plus possible aujourd’hui d’édifier une étiologie aussi compréhensive que celle qui fait la doctrine d’Hippocrate. Beaucoup d’influences, qu’on ignorait du temps du médecin de Cos, ont été signalées ; tout ce qui est relatif aux contagions, aux virus, aux infections, est venu prendre une place importante dans l’enseignement ; et puis, ce que l’on croyait savoir, il s’est trouvé qu’on l’ignorait : cette fièvre typhoïde, qui est la grande fièvre endémique, au moins dans une partie de l’Europe, a vu tomber toute son étiologie devant des travaux récents. Les agents extérieurs et l’alimentation n’en expliquent pas la production, et sa cause est rentrée dans le domaine des choses inconnues. Mais, d’un autre côté, nulle part l’influence de l’âge ne se fait mieux sentir, et, par un privilége singulier, la vieillesse en est exempte.

À part l’influence de la chaleur innée et des âges, influence