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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/508

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appendice à l’introduction.

férence même d’auteurs qui n’appartenaient pas à cette fraction du peuple grec. De plus, Arétée, imitant le style d’Hippocrate et d’Homère, ressemble à Hippocrate comme un fils à son père, non-seulement par l’esprit et la doctrine, mais encore par le langage, et c’est aussi, je pense, pour la même cause, que, bien que Cappadocien, il s’est servi du dialecte ionien, voulant, même en cela, se conformer à l’image du père de la médecine. Enfin, le grammairien Grégoire de Corinthe assure qu’Hippocrate l’a particulièrement employé[1]. Aussi ai-je pensé que, partout où j’avais remarqué l’usage d’une forme ionienne dans Hippocrate, je devais corriger tous les autres endroits où cette forme ne se trouvait pas. Non point que j’aie prétendu, recherchant toutes les formes ioniennes employées à toutes les époques de l’antiquité par tel ou tel écrivain, les introduire de force dans le texte hippocratique ; mais j’ai eu la confiance que les hommes doctes qui depuis long-temps voudraient être sortis de ces écueils, me sauraient gré d’avoir réformé le texte sur ce modèle. J’étais entre la crainte et l’espérance, ne sachant si ceux qui sont compétents en cette matière jugeraient que j’ai bien ou mal fait, lorsque Coray m’a rassuré par son livre que j’ai cité dans ma préface ; j’ai donc suivi un savant si illustre, aimant mieux errer avec lui qu’acquiescer, par une paresse peu honorable, au silence honteux que beaucoup ont gardé sur cet objet. »

Le principe général de M. Dietz a été de rétablir systématiquement, dans tous les mots, la forme ionienne, pourvu qu’il en eût trouvé quelque exemple dans les livres hippocratiques.

« Γίγνεται ; la forme attique, usitée par les écrivains attiques, « dans laquelle le γ est intercalé, a été restituée par moi partout « dans ce verbe et dans le verbe γιγνώσκω de même famille (Ib., p. 107). »

« Αὐτῇ : les pronoms et les adjectifs pronominaux sont écrits par les Ioniens avec l’intercalation d’une voyelle, quand la terminaison est longue, orthographe que reçoivent les mots κενέος, ἀδελφέος, etc., et les substantifs appelés περιεκτιϰὰ (Lobeck, ad.

  1. Κέχρηται δ’ αὐτῇ (τῇ Ἰάδι) Ὅμηρος… καὶ Ἱπποκράτησς ὁ ἰατρός. Page 629.