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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/52

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introduction.

Ainsi, de tous ceux qui ont écrit sur la vie d’Hippocrate, le plus ancien est Ératosthène ; et cependant il en est encore séparé par un espace de deux cents ans. Il existe là une lacune que rien ne comble. Dans cet intervalle, personne n’a écrit ex professo sur la vie d’Hippocrate ; car les noms de ces biographes nous auraient été conservés par les biographes postérieurs. Maintenant à quelle source Ératosthène, Soranus, Histomaque et les autres, ont-ils puisé leurs renseignements ? Ce qu’il y a de sûr dans ces renseignements, peut-on répondre, a été pris soit dans les écrits de Platon et d’autres qui ont péri, soit dans des monuments conservés à Cos, soit dans des généalogies valables pour les temps historiques. Le reste dérive de légendes fabuleuses qui ne gagnent rien en authenticité pour avoir été adoptées par les biographes. Il est évident que, pour les détails personnels à Hippocrate, ils ont été dénués de récits dignes de foi ; que la biographie de ce médecin n’a été recueillie ni par ses contemporains, ni par ceux qui l’ont immédiatement suivi, et que, quand on a voulu l’écrire, on n’a plus trouvé que quelques documents positifs qui fixaient sa patrie, son âge, le lieu où il avait exercé son art, et sa célébrité. Tout le reste était oublié.

Histomaque place la naissance d’Hippocrate dans la première année de la quatre-vingtième Olympiade (460 ans avant J.-C.). Soranus de Cos, qui avait examiné les bibliothèques de cette île, précise la date davantage, et dit qu’il naquit l’année indiquée ci-dessus, sous le règne d’Abriadès, le 26 du mois Agrianus, et il ajoute que les habitants de Cos font à cette époque des sacrifices à Hippocrate. Ce mois Agrianus est le seul que l’on connaisse du calendrier des habitants de Cos, et l’on ne sait à quelle saison il répond. Cette date n’est sujette à aucune contestation. On le dit fils d’Héraclide et de Phénarète, petit-fils d’un autre Hippocrate ; cela est