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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/522

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appendice à l’introduction.

sages modifiés par eux avec les passages correspondants de nos éditions imprimées. Dans le traité de la Nature de l’homme, Artémidore lisait ainsi : οὐτε γὰρ τὸ πᾶν λέγω τὸν ἄνθρωπον εἶναι, οὔτε πῦρ, οὔτε ὕδωρ[1]. Dans nos éditions on lit : οὔτε γὰρ τὸ πάμπαν ἠέρα λέγω τὸν ἄνθρωπον εἶναι, οὔτε ὕδωρ, οὔτε γῆν[2]. Galien nous apprend que cette dernière leçon était celle de tous les exemplaires ; ainsi Artémidore avait supprimé οὔτε γῆν, et cette suppression n’a pas été admise dans le texte que nous avons.

Dioscoride lisait ainsi un passage du 6e livre des Épidémies : Ψυχῆς περὶ παντὸς φροντὶς ἀνθρώποις[3]. Dans nos éditions ce passage est : Ψυχῆς περίπατος, φροντὶς ἀνθρώποις[4] ; et Galien nous apprend que telle est l’ancienne leçon. Ainsi, dans ce cas, la correction de Dioscoride n’a pas été plus admise que précédemment celle d’Artémidore Capiton.

Les exemples que cite Galien des corrections de Dioscoride et d’Artémidore, sont multipliés, et néanmoins il dit qu’il en omet un très grand nombre. Ces corrections sont généralement téméraires et non autorisées, quelquefois elles sont ingénieuses. Je ne rapporterai pas ici toutes celles dont Galien fait mention, me réservant de les noter à leur place, dans la série des variantes que j’ai recueillies ; j’ai voulu seulement montrer de quelle manière on pouvait reconnaître si Artémidore et Dioscoride avaient eu de l’influence sur les copistes qui nous ont transmis le texte des livres hippocratiques. Or, les deux exemples que je viens de mettre sous les yeux du lecteur, et tous les autres que Galien nous a conservés, prouvent que cette influence a été nulle ; que le texte que nous avons, provient, non pas des éditions d’Artémidore et de Dioscoride, mais d’un texte plus général et plus répandu ; que les copistes ne se sont attachés qu’à ce dernier ; que, finalement, les exemplaires des éditions d’Artémidore et de Dioscoride ont complètement péri, et qu’il n’en est pas arrivé de copie jusqu’à nous. Peut-être

  1. Gal., t. v, p. 4, Éd. Basil.
  2. P. 19, Éd. Frob.
  3. Gal., t. v, p. 512, Éd. Basil,
  4. Page 347, Éd. Frob.