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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/55

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vie d’hippocrate

grand mérite ; et on a attribué à l’un ou à l’autre quelques-uns des écrits dont l’authenticité paraissait la plus douteuse. Galien se sert souvent de leur nom pour expliquer les interpolations qu’il suppose dans les écrits hippocratiques ; c’est encore à eux que, suivant lui, est due la publication d’écrits qui ne sont qu’un recueil de notes laissées par Hippocrate sans ordre, ni forme, ni rédaction. Polybe, son gendre, a eu aussi beaucoup de réputation ; et, quant à lui, sa participation à la collection hippocratique est certaine ; je le ferai voir quand je rapporterai le passage qu’en cite Aristote.

Les critiques anciens ne nous ont pas fourni les moyens de découvrir si c’est sur des preuves écrites ou simplement par tradition qu’ils ont admis que les descendants d’Hippocrate avaient publié des ouvrages médicaux. Aucune trace de ces livres ne se trouve dans la littérature grecque ; les titres n’en existent nulle part. Les auteurs qui leur attribuent de telles compositions, ne disent pas que ces compositions aient été citées par quelqu’un des médecins qui ont vécu ou du temps de ces descendants d’Hippocrate ou peu après eux. La plupart des écrits composés dans cette période ont, il est vrai, péri, et ceux qui ont péri contenaient peut-être des détails sur les livres des descendants d’Hippocrate ; mais cela devient douteux quand on songe que les écrivains postérieurs qui ont tenu les œuvres de Dioclès, de Praxagore, de Philotimus, de Dieuchès, tous contemporains de l’un ou de l’autre de ces hippocratiques, ne s’appuient jamais d’aucune de ces autorités, qui ici seraient décisives. Suidas, en nommant chacun de ces descendants d’Hippocrate, ajoute : il a écrit sur la médecine. Si l’on veut ajouter foi à une énonciation aussi vague, il faut supposer, attendu que ces derniers hippocratiques touchent au temps de la fondation d’Alexandrie, il faut supposer, dis-je, qu’avec leur nom un