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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/556

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appendice à l’introduction.

Les autres manuscrits ne renferment que des portions isolées de la Collection ; je ne les comprends pas dans l’une ou l’autre de ces familles.

Les manuscrits contiennent des notes, des explications, des gloses qui sont quelquefois instructives ; ainsi je rappellerai la grande note du manuscrit 2255 que j’ai citée, p. 76 de ce volume, et que je transcrirai en son lieu et place. Elle a mentionné une explication, relatée nulle part ailleurs, de Bacchius, de Callimaque, de Philinus et d’Héraclide de Tarente, ce qui est précieux, parce que ce sont les plus anciens commentateurs d’Hippocrate ; elle a conservé une phrase de Xénophon de Cos, dont rien ne reste que ces quelques mots cachés dans un manuscrit ; et elle m’a permis de rapporter à son auteur une allusion que Galien avait fait sans nommer l’écrivain qu’il citait.

La connaissance de ces gloses a une autre importance, c’est qu’elles s’introduisent souvent dans le texte et en chassent la véritable leçon. Par exemple, dans le traité des Articulations se trouve le mot πλοώδης (p. 478, l. 18, Éd. Froben), qui a paru obscur ; il s’agit de la mobilité de la clavicule. Aussi, dans le 2141, au-dessus de πλοώδης est écrit en rouge ἀστήρικτος ; dans les manuscrits 2140 et 2142, ἀστήρικτος est écrit à la marge ; enfin, dans 2143, πλοώδης a disparu, et on ne lit plus dans le texte que ἀστήρικτος. Je pourrais citer bon nombre d’exemples semblables. Je noterai avec soin ces gloses.

Ce qu’on peut tirer des manuscrits pour la critique des textes hippocratiques sera accompli, quand on aura fait pour toutes les bibliothèques ce que j’ai fait pour celles de Paris, c’est-à-dire quand on les aura dépouillées et qu’on en aura publié les variantes. Je n’avais aucun moyen d’accomplir une pareille tâche, et ce sera à d’autres à compléter ce qui manque, sur ce point, à mon travail. Je pense, en effet, qu’une recherche soigneuse dans les grandes bibliothèques d’Europe ne serait pas infructueuse. J’en juge par la préface de l’édition de Mack, où cet écrivain signale quelques corrections qui lui ont été fournies par les manuscrits de la Bibliothèque Impériale de Vienne, et qui ne se trouvent nulle part ailleurs. J’en juge encore par la Bibliothèque même de Paris ; cette bibliothèque,