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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/637

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de l’ancienne médecine.

si tout ce qui procède du chaud même ou du froid pur, sans participation d’aucune autre qualité, prend fin par le changement du froid en chaud ou du chaud en froid, changement qui s’opère, comme je l’ai dit plus haut, il est vrai que les autres maladies auxquelles l’homme est sujet, proviennent toutes des qualités. Voyez, quand le suc amer qu’on appelle bile jaune, prédomine, quelle anxiété, quelle chaleur, quelles faiblesses se manifestent. Délivré de cette bile et évacué, soit spontanément, soit par un purgatif, le malade, si l’évacuation s’est faite à propos, est débarrassé des souffrances et de la chaleur fébrile ; mais, tant que ces humeurs sont en mouvement, sans coction ni mélange, la médecine n’a aucun moyen de faire cesser la douleur et la fièvre. Et quand il se développe des acidités acres et érugineuses, quelles irritations furieuses, quelles douleurs mordantes dans les viscères et la poitrine, quelles angoisses ! Ces accidents ne prennent fin que lorsque les acidités ont été épurées, calmées, tempérées par le reste. La coction, le changement, l’atténuation et l’épaississement jusqu’à forme d’humeurs s’opèrent de plusieurs manières différentes. Aussi les crises et le calcul des jours ont, en ceci, une grande puissance. Certes il n’est rien là qui se puisse attribuer au chaud ou au froid ; car avec le chaud ou le froid, il ne se ferait ni maturation, ni épaississement. Que devons-nous donc y voir ? des mélanges d’humeurs qui ont des propriétés diverses les unes par rapport aux autres, tandis que le chaud n’a, pour perdre sa chaleur, que la mixtion avec le froid, et que le froid n’est neutralisé que par le chaud.