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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/70

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introduction.

la méthode de l’exercice qu’aux maladies chroniques, il est probable que la critique de l’auteur hippocratique s’adresse, non au second, mais au premier. Il est remarqué dans le Cinquième livre et dans le Septième des épidémies que Pythoclès donnait à ses malades du lait étendu de beaucoup d’eau. Cette pratique n’est ni louée ni blâmée, mais dans un aphorisme on spécifie tous les cas de maladies fébriles où le lait est contre-indiqué.

À côté des remarques sur la pratique journalière des médecins se trouvent, dans la Collection hippocratique, des traces d’une polémique assez étendue contre les écrits médicaux de cette époque. La plus remarquable, sans contredit, est celle par laquelle débute l’auteur du Traité du régime dans les maladies aiguës. Elle est dirigée contre un livre célèbre alors, les Sentences cnidiennes, et contre l’école de Cnide. Dans le Traité de l’ancienne médecine, on blâme les médecins qui établissent leurs raisonnements sur l’hypothèse d’une seule qualité élémentaire, et qui fondent la pratique de l’art sur cette nouvelle manière de raisonner. L’auteur du Régime mentionne les écrits antérieurs sur le même sujet, et déclare qu’il ne s’est mis à l’œuvre que pour combler les lacunes que ces livres laissaient. Ce dont il se vante surtout, c’est d’éclairer les signes qui se déclarent antérieurement aux maladies. L’auteur du Premier livre des maladies soutient que le temps qui en règle le cours n’est pas aussi précis que quelques-uns le prétendent : phrase qui semble être une restriction à la théorie sur les jours critiques ; et celui du Deuxième livre des prorrhétiques se refuse à croire tout ce qu’on lit dans les livres sur l’exactitude avec laquelle on peut discerner les moindres écarts de régime dans un homme, et prédire avec toute certitude ce qui va arriver dans le cours des maladies. Souvent des locutions sont blâmées, et l’au-