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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/81

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livres hippocratiques

les îles de Délos, de Cos et d’Andros ; l’écrivain parle des Palus Mœotides, du Phase, des contrées du Pont, des Scythes nomades, comme ayant vu ces peuples, ayant parcouru ces régions. La même remarque s’applique aux Lybiens et aux Égyptiens. Il se plaît aussi à comparer les Européens et les Asiatiques. Il cite les Macrocéphales. Dans un autre traité il est question du récit des Amazones, sur la vérité duquel l’auteur ne se prononce pas. Un grand nombre de noms de malades est rapporté ; leurs habitations sont souvent décrites ; l’endroit où ils demeurent est spécifié ; en un mot, leur adresse est véritablement donnée. De tels détails impriment aux histoires des maladies un caractère évident de bonne foi et d’authenticité ; mais il n’est guère possible d’en tirer aucun fruit pour distinguer le temps de la composition des livres, et pour en reconnaître les auteurs. Une date, l’indication d’une olympiade, ou de quelqu’un des magistrats des États Grecs, nous auraient été bien plus utiles pour toutes ces questions que l’adresse de tel malade qui demeurait à la porte de Thrace à Abdère.

Quoi qu’il en soit, ce ne sera pas sans fruit que nous aurons ainsi minutieusement exploré la Collection hippocratique. D’abord on y acquiert la preuve incontestable qu’au temps où elle a été composée, la médecine était très florissante. Elle occupait une multitude d’intelligences ; elle enfantait une foule de livres ; elle comptait un nombre infini de praticiens ; elle était livrée à leurs débats et à leurs recherches. Cette période a été pour elle une période d’activité dans laquelle beaucoup a été fait, mais dont peu est resté. Ainsi s’est continuée, sans relâche comme sans interruption, la culture de la science que nous avons vue commencée avec tant d’ardeur et de succès bien avant Hippocrate. La Collection qui est arrivée jusqu’à nous montre qu’après lui le zèle