Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
introduction.

des enseignements sans être purifiée[1]. » C’est l’aphorisme, que, plus on nourrit un malade, plus on lui fait du mal. La constitution des athlètes, dit Platon, est dangereuse pour la santé (σφαλερά πρὸς ὑγίειαν)[2]. C’est encore un aphorisme, où il est dit que, dans les hommes livrés aux exercices, l’excès de la rigueur est dangereux ; les termes sont presque les mêmes αἱ ἐπ’ ἄκρον εὐεξίαι σφαλεραί. L’idée qu’un excès de santé est voisin de la maladie, se trouvait depuis long-temps dans le domaine commun de la pensée grecque. Eschyle, avant Platon et avant même Hippocrate, avait dit : « Le point d’une santé exubérante n’est jamais durable ; et toujours la maladie est voisine[3]. »

« Les fièvres, dit Platon, sont la solution du tétanos et de l’opisthotonos[4]. Cette opinion, outre qu’elle ne peut appartenir au philosophe, n’appartient même qu’à un médecin qui regarde le tétanos et l’opisthotonos comme des maladies dérivées d’une cause de nature froide. Elle est encore dans les Aphorismes (IV sect.). Je n’irai pas plus loin dans ces rapprochements que je pourrais beaucoup multiplier. J’ai voulu en donner des exemples évidents : car j’y vois un des meilleurs arguments en faveur de l’authenticité de la Collection hippocratique prise dans son ensemble. De telles similitudes montrent que la composition de ces livres est réellement du temps où tous les indices la reportent.

  1. Sophista. t. 2, p. 22, Éd. Tauch.
  2. De republ. 5, t. v, p. 106. Éd. Tauch.
  3. Μάλα γὰρ τὸ τᾶς πολλᾶς ὑγείας
    Ἀπάρεστόν τοι τέρμα· νόσος γὰρ
         Γείτων ὁμότοιχος ἐρείδει.

    Agam. 995 et sqq.

  4. Tim. t. vii, p. 95. Éd. Tauch.