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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/98

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CHAPITRE V.

DE LA TRANSMISSION DES LIVRES HIPPOCRATIQUES ET DE LA SÉRIE DES COMMENTATEURS DE CES LIVRES DANS L’ANTIQUITÉ.


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Les conquêtes d’Alexandre, les communications multipliées qui s’établirent entre la Grèce et l’Orient, la fondation d’Alexandrie en Égypte, la formation des grandes bibliothèques, dans cette ville et à Pergame, produisirent, dans les relations littéraires, une révolution comparable, quoique sur une moindre échelle, à la révolution causée par la découverte de l’imprimerie. La littérature médicale ne s’en ressentit pas moins que les autres branches des connaissances humaines ; et les productions qu’elle avait mises à la lumière dans les âges précédents, acquirent une publicité bien plus grande. Cela est manifeste pour les livres hippocratiques ; en effet, ce qui manque surtout à ces livres, dans la période comprise entre Hippocrate et la fondation d’Alexandrie, c’est une publicité véritable et étendue. Peu de gens les possèdent, peu en font mention, et ils restent renfermés entre un petit nombre de mains, parmi ses élèves et parmi ses descendants. Le public qui les connaît est fort restreint ; les copies sont très peu nombreuses ; la circulation est très limitée ; les bibliothèques publiques n’existent pas où l’on puisse les aller consulter ; l’accès de ces livres est fermé à la plupart des écrivains. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils aient été rarement