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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/67

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n’ont pas produit ce qu’on avait le droit d’en attendre (1752).

36. L’agriculture attira surtout l’attention de l’infatigable gouverneur ; il encouragea d’une manière spéciale la production du café et celle des autres plantes. À cet effet, il faisait le tour de l’île à des intervalles rapprochés, visitait les habitations, s’informait du savoir-faire des propriétaires et leur donnait les indications qu’il croyait leur être utiles. Pour mieux assurer la réussite de ses desseins, il reprit la chasse aux marrons dont les pillages incessants décourageaient les habitants. Cette fois, ils n’eurent ni trêve ni repos ; M. Bouvet résolut contre eux une guerre d’extermination (1752). Un noir esclave donné par l’Administration, était le prix d’un noir marron capturé, ou dont on apportait la main gauche. Ce moyen eut tout le succès qu’on en attendait, la lettre suivante du gouverneur en est la preuve :

« Depuis le mois d’avril 1752, époque où le nouveau règlement a été mis en vigueur, jusqu’au 17 décembre que je suis parti de Bourbon, il a été pris ou tué 90 noirs grands marrons ; 10 ou 12 ont pu échapper aux détachements qui les poursuivaient, sont tombés ou se sont précipités dans les remparts ; autant sont revenus d’eux-mêmes chez leurs maîtres et il a été amené 100 renards, c’est-à-dire esclaves fugitifs, en moins d’un mois » [1].

Bouvet apprit à l’Île de France, à la date du 25

  1. Lacaze.