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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/99

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Mysore, déclare la guerre aux Anglais pour le maintien de son indépendance ; il s’allie avec la France, envoie des ambassadeurs demander du renfort aux Îles-Sœurs qui lui accordent 800 volontaires.

À l’occasion de ce recrutement, le sergent Belleville, commandant les gardes nationales de Saint-Louis et de Saint-Pierre, fit comprendre aux hommes placés sous son commandement qu’ils avaient à combattre les ennemis du dedans plutôt que ceux du dehors. Le plan du chef leur faisait entrevoir le pillage et l’indépendance ; c’en était assez pour des hommes encore tout enivrés des doctrines de la Chaumière ; le mouvement fut donc résolu, et Belleville marcha sur Saint-Denis à la tête de ce qu’il appelait son armée. Arrivé à Saint-Leu, il rencontra les gardes nationales de Saint-Denis et de Saint-Paul commandées par le Gouverneur. Celui-ci voulant éviter l’effusion du sang, amusa Belleville dont la troupe se débandait peu à peu. Pendant ce temps, les gardes nationales de Sainte-Suzanne, Saint-André et Saint-Benoit débouchèrent par la Plaine des Cafres, plaçant ainsi Belleville entre deux feux ; la débâcle devint générale.

Cette vaillante armée songea plus à sa sûreté personnelle qu’à l’honneur de son digne chef ; elle le laissa ainsi que douze de ses principaux complices, entre les mains du Gouverneur. Le navire qui devait les transporter aux Indes alla les déposer aux Seychelles, sur l’île de la Digue, d’où plusieurs revinrent chercher des occasions