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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/36

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magistrats, les organes de la politique autonome de la ville ou pour mieux dire, de la commune. C’est précisément à la même époque que l’on voit les Liégeois soutenus par l’évêque exiger du clergé l’impôt nouveau et essentiellement communal de la fermeté[1].

Après la mort d’Albert, la situation change complètement. Les villes désormais ont dans le prince un adversaire décidé qui prétend maintenir contre elles ses droits seigneuriaux. Dès 1203 est mentionnée une révolte des Hutois contre Hugue de Pierpont propter quaedam jura quae ab eis exigebat indebita[2].

En 1229, les villes profitèrent du sede vacante pour augmenter leur indépendance. Condamnées d’abord par Henri VII[3], une occasion excellente de regagner le terrain perdu leur fut fournie l’année suivante par la rupture entre l’empereur et l’évêque Jean de Rumigny. Le 30 Juin 1230, les bourgeois de Liège, de Huy, de Dinant, de Saint-Trond, de Maestricht, de Tongres et de Fosses obtinrent un diplôme ratifiant omnia jura et pacem et communiones quas inter se ordinantes hucusque observaverunt, et reconnaissant l’alliance (conguratio) qu’ils avaient conclue entre eux[4]. Bien plus, le 24 Novembre, Henri VII leur écrivit qu’il ne traiterait pas avec l’évêque s’il ne consentait à leur laisser ces libertés[5]. Ces bonnes dispositions d’ailleurs ne durèrent pas. La politique changeante et indécise du roi des Romains se retourna bientôt contre les villes. Il se reconcilia avec Jean et, dès le 20 jan-

  1. orta est magna seditio inter clericos civitatis et laicos. Laici civitatem muris et aggere firmantes, a clericis et a familia eorum exactiones et tributa exigebant, nobilitatem et libertatem clericorum ab antiquo conservatam infrigere cupientes. Aeg. Aur. Vall. p.166.
  2. Reineri Annales dans Mon. Germ. Hist. Script, xvi À Dinant la ville a, en 1212, des difficultés avec l’église. Cartul. I, n. 10. Cette même année une charte du Livre rouge de la collégiale (Arch. de l’État à Namur) fol. 232 mentionne les jurati.
  3. Böhmer-Ficker, Regesta Imperii V. 2, n. 4142.
  4. Ibid. 4159.
  5. Ibid. 4169.