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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/117

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voudra se rendre, car je finirais aussitôt la bataille. Il envoya alors un messager au château ; les sentinelles qui le gardaient, lui ouvrirent aussitôt ; quand il fut entré, il trouva un sénéchal auquel il dit : Je suis chevalier de Charlemagne et je désirerais parler à Regnaut. Le sénéchal le conduisit auprès de Regnaut ; quand il fut près de lui, il le salua humblement, et lui dit : L’empereur Charlemagne vous demande si vous voulez vous rendre à sa merci, et rendre votre frère Richard pour en faire à sa volonté autrement il assiégera votre château ; et s’il peut vous prendre, il vous fera mourir dans les tourmens. Regnaut sentit à rire et lui dit : Dites à Charlemagne que je ne suis point un traître : si j’en agissais ainsi, il m’en blâmerait lui-même ; mais s’il lui plaît, nous sommes à son commandement ; mes frères et moi nous lui rendrons le château de bon cœur, pourvu que nous ayons la vie sauve. Si le roi nous refuse, nous tâcherons de nous défendre. Le messager s’en retourna et raconta à Charlemagne tout ce que Regnaut lui avait dit. Le roi se mit à réfléchir, car il sentait bien que Regnaut avait raison. Il appela le duc Naimes et Oger le Danois, auxquels il dit : Seigneurs, Regnaut me mande qu’il ne fera rien de ma volonté, ainsi je veux que le château soit assiégé. Sire, lui dit Naimes, il me semble, comme je l’ai entendu, que Regnaut vous fait une belle offre, et, si vous voulez m’en croire, vous l’accepterez ; vous savez que ce sont des gens dont vous pourriez recevoir de grands services, et si Regnaut était à la tête de vos troupes, vous seriez craint et révéré partout ; mais puisque vous le voulez, nous n’y pouvons que