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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/139

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avez raison, dit Regnaut. Il dit ensuite à ses frères : Puisque nous ne pouvons échapper, il faut au moins mourir glorieusement. Nous ferons tout notre possible, lui répondirent ses frères : ils l’embrassèrent ; puis chacun d’eux releva son manteau sous son bras et mit l’épée à la main.

Foulques de Morillon les voyant venir si hardiment, quoique sans armes, et sur des mulets, en fut surpris et leur dit : vous venez donc chercher la mort ? Je vous assure que le roi Yon vous a tous trahis ; c’est maintenant que la mort de Berthelot sera vengée. Toutes vos raisons ne vous serviront de rien, car si vous feignez de vous défendre, je vous ferai mourir sur-le-champ. Regnaut lui répondit : Ne vous attendez pas que je me rendrai vif à vous ni à Charlemagne, car si je puis vous atteindre, je vous abattrai la tête. Si vous voulez agir en brave gentilhomme, vous nous laisserez, et nous serons fidèles au roi Charlemagne et je vous donnerai le château de Montauban ; et si Charlemagne veut vous faire la guerre, nous vous aiderons avec quatre cents chevaliers ; si vous ne voulez pas passer pour traître, choisissez vingt de vos meilleurs chevaliers et qu’ils soient montés sur de bons chevaux, nous combattrons avec eux et leur pardonnons volontiers notre mort ; mais si nous remportons la victoire, tous nous laisserez retourner en notre château de Montauban. Parbleu, dit Foulques, tout ce que vous dites ne vous servira de rien ; car je ne voudrais pas pour mille marcs d’or ne pas vous avoir trouvés. Votre cousin Maugis est maintenant bien loin de vous ainsi que de vos gens ; vous ne pouvez pas être se-