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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/158

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pris. Frère, dit Richard, nous lui devons bien des obligations. Allard dit à Maugis : J’ai une plaie à la cuisse, guérissez-moi, je vous prie. Guichard lui demanda aussi une guérison. Je vous guérirai tous leur dit Maugis. Il prit du vin blanc et lava leurs plaies puis les oignit, et ils furent aussitôt guéris. Ils firent monter Richard à cheval et se mirent en chemin pour retourner à Montauban. Ils envoyèrent un espion de Regnaut vers le roi Yon, à qui il dit : Sire, sachez que Regnaut et ses frères sont échappés des plaines de Vaucouleurs où vous les aviez envoyés. Ils ont vaincu Oger le Danois et tous les gens de l’empereur. Ils ont tué Foulques, le comte Guichard et grand nombre d’autres chevaliers. Quand le roi l’entendit, il fut bien surpris, et dit : Quelles mauvaises nouvelles ! ils n’ont donc pas trouvé l’embuscade du roi ? Ils l’ont trouvé, répondit le messager, ils auraient été pris si Maugis ne les eût secouru ; il a vaincu Oger et tous ses gens. Hélas ! malheureux que je suis, que ferai-je ? Si j’attends Regnaut, je suis mort, car personne ne me défendra contre lui. Judas ne fut pas plus traître que moi. Partons de ces lieux, et si nous pouvons gagner la forêt, nous serons sauvés, et nous logerons à l’abbaye de Saint-Ladre, où je prendrais l’habit de moine, et je pense qu’il ne me fera point de mal.

Il y avait un espion nommé Pignaut qui avait sept pieds de hauteur et marchait plus vite qu’un cheval ; il avait entendu ce que le roi Yon avait dit ; il partit aussitôt vers le bois de la Serpente ; en peu de temps il fut auprès de Regnaut, qui retournait avec ses frères et Maugis à Montauban, et emmenait beau-