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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/160

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Yon qui est ici ; je le veux faire pendre comme un larron. L’abbé lui répondit : Vous ne le ferez pas, s’il vous plaît, car il a pris notre habit, et par ainsi nous le défendrons. Roland se saisit de l’abbé et Olivier du prieur, et les jetèrent si rudement contre un pilier, qu’ils leur brisèrent la tête. Alors Roland dit à l’abbé : Rendez-moi ce roi qui est frère de Judas, car il ne commettra plus de trahison. L’abbé et les moines entendant cela, s’enfuirent. Roland les voyant fuir, mit l’épée à la main et entra dans le cloître, où il trouva le roi Yon à genoux devant une image de Notre-Dame, à qui il dit : Il faut venir avec moi auprès de Charlemagne. Où sont les quatre fils Aymon que vous deviez rendre ? Vous serez payé de la trahison que vous avez commise ; et moi-même je vengerai Regnaut et ses frères. Il le fit mettre à reculons sur un cheval et lui fit bander les yeux. Le roi Yon appela un de ces barons et lui dit : Allez à Montauban dire à Regnaut de venir me secourir et qu’il veuille bien oublier ma méchanceté. Sire, dit le chevalier, je voudrais bien que vous m’exemptassiez de ce message, car il ne le fera pas, à cause de la trahison que vous leur avez faite. Il le fera, dit le roi ; alors le chevalier partit pour aller vers Regnaut. Oger se mit à dire : Dieu ! serait-il possible que Roland pût rencontrer Regnaut qu’il désire tant de trouver, pour voir s’il le prendrait comme il le dit.