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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/255

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fans à sa cour et les fera chevaliers. Seigneurs, dit Regnaut, soyez les bien venus, car je dois bien vous aimer.

Je suis surpris que Charlemagne me mande cette chose ; chacun sait que je n’ai point Maugis, puis que je l’ai perdu par lui ; mais si je tenais Charlemagne entre mes mains comme je tiens Richard de Normandie, et qu’il ne voulût pas m’accorder la paix, je jure qu’il me laisserait sa tête pour gage, et je serais vengé de tous les maux qu’il m’a faits. Je pensais qu’il serait plus humain qu’il n’est, car si j’eusse su qu’il fût si irrité contre moi je me serais vengé de lui ; mais il est trop tard de m’en repentir. Je vous prie de vous en retourner et de dire à votre roi que je n’ai point Maugis, et que c’est par lui que je l’ai perdu ; d’autre part, si je l’avais, je ne le voudrais pas rendre ; et enfin puisque par lui j’ai perdu Maugis, je ferai pendre Richard sur cette porte-là en dépit de lui, et je défends à tous ceux qui sont gens de Charlemagne de venir ici, car je vous promets que je ferai trancher la tête à tous ceux qui viendront. Les barons le voyant si courroucé, n’osèrent plus rester ; ils prirent congé de lui et retournèrent à l’armée du roi qui les attendait. Alors il leur dit : Seigneurs, quelles nouvelles m’apportez-vous ? avez-vous Richard de Normandie ? Sire, dit le duc Naimes, Regnaut mande que vous n’aurez pas Maugis, car il l’a perdu par vous, et pour vengeance de cela, il a dit que demain il ferait pendre Richard sur la grande porte ; il en fera pareillement de tous ceux de vos gens qu’il pourra tenir ; et que même s’il