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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/257

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le duc Richard. Frère, dit Allard, je vous prie que vous fassiez ce que vous dites, ce sera moi qui le pendrai. Frère, dit Regnaut, je le veux bien : il faut élever la potence sur la grande tour de la porte, afin que Charlemagne puisse la voir. Roland la vit le premier et se mit à crier tant qu’il put : Sire, regardez comme on pend Richard ! c’est la récompense des services qu’il vous a rendus, car vous lui rendez un grand service ; cela n’engage point du tout à vous servir. Hélas ! dit Olivier, le duc Richard sera bientôt pendu à notre grand déshonneur. Paix, dit le roi, ils le feront pour m’éprouver, afin d’avoir la paix avec moi ; mais ils ne l’auront pas, et je vous promets qu’ils ne lui feront pas de mal. Olivier voyant qu’on dressait l’échelle, dit à Roland : mon ami, l’échelle est dressée. Regnaut appela dix de ses gens et leur dit : Allez chercher le duc Richard de Normandie, car je veux qu’il soit pendu ; aussitôt ils allèrent le chercher, ils le trouvèrent qui jouait avec Yonnet, fils de Regnaut ; ils le prirent et lui dirent : Venez avec nous, car Regnaut veut que vous soyez pendu. Le duc les regarda de travers et ne leur répondit rien ; mais ils lui dirent : Mon ami, cessez votre jeu, il est temps de partir. Quand ils virent qu’il ne répondait point, ils commencèrent à vouloir le prendre, et ils lui dirent : Levez-vous, car vous serez pendu en dépit de Charlemagne. Quand il vit que les gens de Regnaut le tenaient par le bras, il voulut frapper Yonnet avec un damier qu’il tenait à la main, et il renversa par terre trois des gens de Regnaut. Alors Richard leur dit : Malheureux, puissiez--