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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/281

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comte de Rames, Geoffroy et bien vingt chevaliers y montèrent après. Le vieux comte de Jasses resta avec les archers et les arbalétriers. L’amiral dit au roi Thomas : Par Apollon, vous et moi sauterons en bas. Sire, dit le roi, pour Dieu, ne vous tuez pas ni moi non plus, et je ferai cesser l’assaut. Alors l’amiral mena le roi à la fenêtre et le prit par les jambes, et se mit à crier à Regnaut : Je jetterai en bas le roi Thomas si vous ne me pardonnez. Regnaut voyant que le roi Thomas allait tomber, en eut pitié et dit : Ce nous serait dommage aussi si le roi Thomas mourait. Alors tous les barons se mirent à crier : Sire, pour Dieu, ne souffrez pas que le roi meure honteusement. Seigneurs, dit-il, je ne voudrais pas que le roi mourût pour moi. Alors il cria à l’amiral : Laissez le roi Thomas, vous serez délivré par tel inconvénient que vous et vos trois hommes, vous vous en irez à pied, et vous laisserez vos équipages. Par Mahomet, dit l’amiral, je ne le ferai pas ; je m’en irai à cheval et mes trois hommes aussi ; et si vous ne voulez pas, je laisserai tomber le roi. Regnaut lui dit : Je vous accorde ce que vous me demandez. L’amiral fut content d’entendre ainsi parler Regnaut ; il retira le roi et lui dit : Roi Thomas, vous êtes quitte de moi. Alors l’amiral descendit, ouvrit la porte et s’en alla avec ses gens. Là fut faite grande chère entre le roi Thomas, Regnaut et les barons de Syrie. Après cela, l’amiral prit son sauf-conduit et s’en retourna en Perse. Thomas et Regnaut avec tous les barons montèrent ensemble à la tour. Quand ils furent en haut, le roi Thomas s’age-