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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/105

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château de Loches un vide, où le silence de la paix ne sera troublé que par des événements de peu d’importance.

En 1424, le comte de Douglas, ayant amené au roi de France cinq ou six mille Écossais, reçut en récompense de ce service inattendu le duché de Touraine, « exceptez les châteaux de Loches et de Chinon, qui sont places fortes que le roy se réserva. » (Mémoires sur Jeanne d’Arc.)

Ce secours fut bientôt suivi d’un autre encore plus précieux : Arthur de Bretagne, comte de Richemont, avait été fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, et pour recouvrer sa liberté, il avait été forcé de prêter serment de fidélité à Henry V. Mais a la mort du roi d’Angleterre, en 1422, il se regarda comme délié de son serment ; et comme « sa volonté et son courage étoient toujours portés vers la couronne de France, » il fit faire en hésitant quelques démarches près de Charles VII ; celui-ci, comprenant toute l’importance et tout le prix d’une telle recrue, lui fit grand accueil, et lui donna en gage Lusignan, Chinon et Loches, « les plus belles places qu’il eust, afin d’y mettre telles gens que bon lui semblerait. » (1425)

Charles VII était à Loches, lorsque le 10 mai 1429, Jeanne d’Arc vint en personne lui annoncer la délivrance d’Orléans, et le presser de poursuivre ses succès et de se faire couronner à Reims.

En 1440, le dauphin, qui fut depuis Louis XI, ayant consenti à se déclarer le chef de la Praguerie, se sauva de la Cour. D’Amboise de Chaumont livra au duc de Bourbon le château de Loches, dont son cousin Antoine de Guenand était gouverneur et le dauphin vint s’y réfugier. Le roi envoya aussitôt de nombreuses troupes commandées par Yvon du Puy, sieur de la Creste, et Jean de Voyer, sieur de Paulmy. L’armée royale s’établit à Beaulieu, et de fréquents engagements eurent lieu entre elle et la garnison du château,