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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/112

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une de ces cages inventées par son ami l’évêque de Verdun, qui subit le même sort ; et le peuple, qui n’avait pas grande sympathie pour les deux prélats, s’égaya sur leur compte par des chansons :

Monsieur La Balüe

A perdu la vüe
De ses eveschés ;
Monsieur de Verdun
N’en a plus pas un

Tous sont despeschés.

Probablement à cette époque, et pour la garde du prisonnier, Olivier le Mauvais, ou le Diable, — que le roi anoblit par lettres patentes d’octobre 1477, et qu’il autorisa à s’appeler le Daim, « pour les bons, grans, louables, continuels et recommandables services qu’il nous a par cidevant et dès longtemps fay a lentour et auprès de nostre personne, et autrement en plusieurs et maintes manières fait et continue de jour en jour », — Olivier le Daim reçut le gouvernement du château de Loches, « qui estoit et qui est encore de présent un bel estat....C’estoit un des plus mauvais garnemens et des plus grands débauchez qu’il y eut lors au monde. » Il fut pendu à Montfaucon en 1484, et l’on fit pour lui cette épitaphe :

Je Olivier qui fus barbier du roy

Loys unziesme, et de luy toujours proche,
Par mon orgueil fus luis en desarroy
A ce gibet tout rempli de reproche.
En haut parler, en estat et approche,
Je me faisois aux grands princes pareil ;
Mais de malheur on m’a rompu la broche,

Par ce piteux et horrible appareil.

Ce mode de mise en cage paraît avoir été fort du goût du roi. Nous voyons dans ses comptes de nombreux articles