Aller au contenu

Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partie de l’assemblée. Cependant sa présence et ses négociations influèrent grandement sur les résolutions prises par le clergé. — Il resta jusqu’à la fin l’agent actif et dévoué de Charles VIII prés la cour de Rome. Il mourut en 1491, et fut inhumé dans l’église Sainte-Praxède. On lisait sur son tombeau l’épitaphe suivante :

D. O. M.

iohanni cardinali andegavensi, episcopo albanensi.
hic heros prospera et adversa varia usus fortuna
in piceno sub innocentio octavo legatum agens
septuagenarius gloriose obiit
infelicitatis humanae et felicitatis exemplum
memorabile.
antonius episcopus veteris amicitiae

memor posuit.

Vers la fin d’octobre 1472, le seigneur de Beaujeu, envoyé en Guyenne par le roi, se laissa prendre avec plusieurs seigneurs de sa suite dans la ville de Lectoure, par le comte d’Armagnac. Celui-ci délivra les compagnons du seigneur de Beaujeu, mais persista à le retenir prisonnier. Le roi, toujours soupçonneux, accusa ceux qui avaient obtenu leur liberté d’avoir trahi son envoyé et les fit emprisonner à Loches ; puis il envoya des troupes s’emparer de Lectoure. Pendant que l’on traitait de la reddition, la ville fut incendiée et livrée au pillage, et le comte d’Armagnac, tué. — Un des prisonniers de Loches, ancien serviteur du seigneur de Beaujeu, nommé Jacques Deymer ou Deynner, fut écartelé à Tours, après avoir confessé qu’il avait été traître au roi et à son maître. (Chronique scandaleuse.)

La mort du comte d’Armagnac délivrait le roi d’un ennemi dangereux. Mais ceux qui survivaient étaient nombreux encore. À voir cette lutte acharnée et sans merci de tous les grands feudataires entre eux et contre le roi, sans