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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/123

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ce procès ; au mois d’août 1473, au château même d’Alençon, pendant qu’il traversait le pont-levis, une énorme pierre tomba du haut d’une tour sur une de ses manches et mit ses jours en grand danger.

Le duc d’Alençon fut cependant assez heureux pour obtenir sa grâce encore une fois. En 1475, le roi, désirant lui témoigner quelque douceur, le fit sortir de la grosse tour du Louvre et le logea dans la maison d’un bourgeois de Paris pour être sous une garde plus libre, et avec espérance d’un plus doux traitement et d’une pleine délivrance. Mais il mourut l’année suivante.

À quelques années de là, Jean d’Armagnac, duc de Nemours, et Pierre de Luxembourg, connétable de Saint-Pol, que le roi ne perdait pas de vue parce qu’il avait fait partie de la Ligue du Bien public, payèrent de leur tête leurs intrigues et leurs intelligences avec la cour de Bourgogne.

Jean de Sainte-Maure, seigneur de Nesle et de Montgaugier, fut également détenu au château de Loches pour avoir essayé de faire évader Jean de Sarrebruck, comte de Roucy, que Louis XI y avait fait constituer prisonnier cette même année sur quelques soupçons qu’il prit de sa fidélité. Le comte de Roucy devint plus tard maréchal de Bourgogne.

Mais si Louis XI « auprès duquel il faisait dangereux », voyait les victimes de son esprit défiant se réfugier à la cour de son plus mortel ennemi, il eut la consolation d’attacher à son service Philippe de Commines. Leurs premières relations dataient de cette terrible entrevue de Péronne, et le rusé monarque avait, dans ce moment critique, ébauche à l’adresse du Bourguignon une petite tentative de séduction qui porta ses fruits. Commines abandonna tout à coup, en 1472, le service de Charles le Téméraire, et vint à la cour de