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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/165

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portées au château, où commandait alors Mery Grelet ou Grasleul, seigneur de la Roche-Berteau près Ciran, capitaine des argoulets ou arquebusiers à cheval, sous l’autorité de Villars, beau-frère du connétable[1].

Pendant que le duc de Montpensier tenait la campagne aux environs de Loudun, sa compagnie fut souvent en garnison à Loches. Le seigneur de Talvoys était alors capitaine du château ; grâce à sa recommandation, les habitants purent obtenir quelques allègements des charges considérables qui pesaient sur eux.

C’était chose onéreuse, en effet, qu’une garnison, surtout en temps de guerre civile. Les lettres du roi et des généraux recommandaient bien aux soldats d’acheter ce qui leur était nécessaire en vivres et en munitions ; mais, mal payés eux-mêmes, ils trouvaient plus simple de vivre sur l’habitant, et d’emprunter de force les munitions qui manquaient. Une délibération municipale de 1564 nous montre un coin de ce tableau :

« Mandement à Pillet de faire assembler les eschevins de la ville et de nommer un marchand de cette ville de Loches, qui aura la charge de ladite munition, après que led. Chanteloup a remonstré qu’il a esté par deux fois excédé en sa personne par les gens d’armes, et que aujourd’huy il est encore menassé et tellement inthimidé, quil a esté contrainct laisser cette pars ; ce qui a esté certifié par la femme dudit Chantelou, présente, qui a offert rendre les arrhes… disant que son mari est sorti de cette ville en désespoir, et ne sait quel chemin il a prins, et que depuis son départ les gens d’armes ont toujours prins les munitions sans voulloir païer. »

Ajoutez à cela un froid rigoureux qui fit périr la plus

  1. Voir la liste des gouverneurs de Loches, au chapitre XII.