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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/167

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garde de vostre chasteau, chose qui est bien considérable, et a quoy il est bien besoing de pourvoir. Toutesfoys, pour ce que les affaires deçza sont remises a la venüe du roy, pour en adviser, je suis d’advis que vous regardiez a vous accommoder avecques messieurs de la ville de Loches et Beaulieu, pour la garde de vostre chasteau. J’en ay parlé à leurs députez qui sont icy venus ; lesquels m’ont promis et sont contans de vous bailler tous les jours deux ou trois d’entre eulx habitans des dites villes et fors bourgs de Loches et Beaulieu, ausquelz vous commanderez pour le service du roy et seureté de ladite place, attendant la venüe du roy par deçà, esperant que sa majesté y pourvoyra, en sorte que nous n’en serons plus en ceste peine. A quoy je tiendray la main, comme en chose qui importe au bien de son service, et m’asseurant que vous y satisferez suyvant ce que dessus, je vays prier Dieu vous donner, monsieur de la Menardière, ce que désirez, me recommandant bien fort à vous.

De Champigny, le xviiie jour d’avril 1565. Ils m’ont promis que ceulx quils vous bailleront ne seront aultres que des catholiques.

Vre bon amy
       Chavigny.

A monsieur de la Menardière ayant la charge du chasteau de Loches, à Loches.


L’année suivante 1565 fut pour les habitants de Loches encore plus cruelle. À la suite de la guerre vint la peste. Les mesures les plus extrêmes furent prises. On fit clouer et cadenasser les portes des maisons où avaient lieu les décès. Les malades, transportés à l’Hôtel-Dieu, furent soignés par des gens spécialement désignés, dont plusieurs succombèrent au fléau. Pour comble de calamité, la cherté des grains, survenant au mois de juillet 1566 rendit plus affreuse encore la misère que l’hiver rigoureux de l’année précédente avait amenée. Le journal de Lestoile nous a conservé le souvenir de cette disette :

L’an mil cinq cens soixante et six,
De grain fut très grande cherté ;
Car, dans les halles de Paris,
Le six de juillet, achepté