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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/94

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tes de l’art militaire et destiné à recevoir de l’artillerie.

D’après le nouveau plan, le château tout entier paraît avoir été l’objet d’un remaniement général. Laissant de côté — comme on laissa plus tard ces lourdes et puissantes armures, que le canon devait aussi rendre inutiles — le vieux donjon démantelé, mais trop solide pour être détruit, et dont la masse imposante constituait toujours une défense sérieuse, le constructeur du XVe siècle établit sur le bord extrême du rocher une forte tour qui commandait au loin la campagne en enfilant toute la ligne des remparts du côté de l’ouest. — En avant, un autre bâtiment appelé le Martelet, et dont nous parlerons bientôt, cachait sa base du côté de l’ennemi. Les tours à bec, — pour leur laisser ce nom inexact, — privées de leur toiture et dérasées à une certaine hauteur, pouvaient recevoir du canon ; enfin une porte avec pont-levis était ouverte entre deux de ces tours dans la courtine du midi, et tout le terrain compris entre la seconde et la troisième enceinte était surélevé de plusieurs mètres, faisant disparaître le relief de la motte féodale.

Du côté du nord, le nouveau donjon, absorbant dans sa masse les murs du XIe siècle, venait rejoindre le portail d’entrée dont les dimensions étaient doublées et les abords fortifiés.

Le principal de ces ouvrages, la Tour Ronde, est bâtie sur le bord du rocher, empruntant ainsi en hauteur toute la profondeur du fossé qu’elle domine.

Éloignée de la grande courtine de Vignemont, inabordable du côté de la ville, elle était à l’abri des tentatives du mineur et du choc des machines ; à l’époque où elle fut construite, elle avait peu de chose à redouter de l’artillerie, dont l’emploi, encore assez mal réglé dans les batailles, était à peu près inconnu dans les sièges. Est-ce à sa position assez bien abritée que le mur du midi devait son peu d’é-