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Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/278

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Et Hektôr au casque mouvant lui répondit d’une voix faible :

— Qui es-tu, ô le meilleur des Dieux, qui m’interroges ainsi ? Ne sais-tu pas qu’auprès des nefs Akhaiennes, tandis que je tuais ses compagnons, le brave Aias m’a frappé d’un rocher dans la poitrine et a rompu mes forces et mon courage ? Certes, j’ai cru voir aujourd’hui les morts et la demeure d’Aidès, en rendant ma chère âme.

Et le royal Archer Apollôn lui répondit :

— Prends courage ! Du haut de l’Ida, le Kroniôn a envoyé pour te secourir Phoibos Apollôn à l’épée d’or. Toi et ta haute citadelle, je vous ai protégés et je vous protège toujours. Viens ! excite les cavaliers à pousser leurs chevaux rapides vers les nefs creuses, et j’irai devant toi, et j’aplanirai la voie aux chevaux, et je mettrai en fuite les héros Akhaiens.

Ayant ainsi parlé, il remplit le prince des peuples d’une grande force. Comme un étalon, longtemps retenu à la crèche et nourri d’orge abondante, qui rompt son lien, et qui court, frappant la terre de ses quatre pieds, se plonger dans le fleuve clair, et qui, la tête haute, secouant ses crins sur ses épaules, fier de sa beauté, bondit aisément jusqu’aux lieux accoutumés où paissent les cavales ; de même Hektôr, à la voix du Dieu, courait de ses pieds rapides, excitant les cavaliers. Comme des chiens et des campagnards qui poursuivent un cerf rameux, ou une chèvre sauvage qui se dérobe sous une roche creuse ou dans la forêt sombre, et qu’ils ne peuvent atteindre, quand un lion à longue barbe, survenant tout à coup à leurs cris, les disperse aussitôt malgré leur impétuosité, de même les Danaens, poursuivant l’ennemi de leurs lances à deux pointes, s’épouvantèrent en voyant Hektôr parcourir les lignes Troiennes, et leur âme tomba à leurs pieds.

Et Thoas Andraimonide les excitait. Et c’était le meil-