Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/362

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Un guerrier ne peut, sans manger, combattre tout un jour, jusqu’à la chute de Hélios. Quelle que soit son ardeur, ses membres sont lourds, la soif et la faim le tourmentent, et ses genoux sont rompus. Mais celui qui a bu et mangé combat tout un jour contre l’ennemi, plein de courage, et ses membres ne sont las que lorsque tous se retirent de la mêlée. Renvoie l’armée et ordonne-lui de préparer le repas. Et le Roi des hommes, Agamemnôn, fera porter ses présents au milieu de l’agora, afin que tous les Akhaiens les voient de leurs yeux ; et tu te réjouiras dans ton cœur. Et Agamemnôn jurera, debout, au milieu des Argiens, qu’il n’est jamais entré dans le lit de Breisèis, et qu’il ne l’a point possédée, comme c’est la coutume, ô Roi, des hommes et des femmes. Et toi, Akhilleus, apaise ton cœur dans ta poitrine. Ensuite, Agamemnôn t’offrira un festin sous sa tente, afin que rien ne manque à ce qui t’est dû. Et toi, Atréide, sois plus équitable désormais. Il est convenable qu’un Roi apaise celui qu’il a offensé le premier.

Et le Roi des hommes, Agamemnôn, lui répondit :

— Laertiade, je me réjouis de ce que tu as dit. Tu n’as rien oublié, et tu as tout expliqué convenablement. Certes, je veux faire ce serment, car mon cœur me l’ordonne et je ne me parjurerai point devant les Dieux. Qu’Akhilleus attende, malgré son désir de combattre, et que tous attendent réunis, jusqu’à ce que les présents soient apportés de mes tentes et que nous ayons consacré notre alliance. Et toi, Odysseus, je te le commande et te l’ordonne, prends les plus illustres des jeunes fils des Akhaiens, et qu’ils apportent de mes nefs tout ce que tu as promis hier au Pèléide ; et amène aussi les femmes. Et Talthybios préparera promptement, dans le vaste camp des Akhaiens, le sanglier qui sera tué, en offrande à Zeus et à Hélios.