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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/140

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satires.

avant tout par mes satires et ma muse pédestre ? Là, une funeste ambition ne me travaille point, ni l’Auster de plomb, ni le dangereux automne dont profite la cruelle Libitina.

Père matinal, ou Janus, si tu préfères être nommé ainsi, toi à l’aide de qui les hommes entreprennent les travaux de la vie, car cela plaît aux Dieux, sois aussi au commencement de ce chant. À Roma tu me contrains de servir de caution : — « Allons ! qu’aucun autre ne réponde avant toi, marche vite ! » Soit que l’Aquilo gerce la terre, soit que la brume rétrécisse le cercle du jour neigeux, il faut aller. Puis, ayant parlé à haute voix et définitivement, peut-être à mon préjudice, il faut lutter contre la foule et pousser les attardés : — « Que veux-tu, ô fou ? que cherches-tu ? » me dit l’un en paroles irritées ; « tu renverserais tout ce qui t’empêche de rejoindre Mæcenas que tu as sans cesse dans l’esprit. » Ceci, en effet, m’est doux comme miel, sans mentir. Mais une fois arrivé