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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/194

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épitres.

revenir promptement. La vérité est que chacun doit se chausser à sa mesure et à son pied.


Épitre VIII. — À CELSUS ALBINOVANUS.


Muse, je te prie d’aller dire à Celsus Albinovanus, au compagnon et au scribe de Néro, qu’il soit en joie et en prospérité. S’il demande ce que je fais, dis qu’après tant de belles résolutions, je n’en vis ni plus sagement, ni mieux : non parce que la grêle a coupé mes vignes, la chaleur mordu mes oliviers, ou parce que mon troupeau est malade dans des pâturages éloignés ; mais parce que, moins bien portant d’esprit que de tout le corps, je ne veux rien écouter, rien apprendre de ce qui me guérirait ; parce que je suis irrité contre mes fidèles médecins, furieux contre mes amis qui veulent m’arracher à ma torpeur funeste ; parce que je recherche les choses qui m’ont nui et fuis ce qui pourrait, je le crois, me servir ; parce