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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/202

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épitres.


Épitre XII. — À ICCIUS.


Si tu sais jouir des biens que tu recueilles, Iccius, sur les terres Siculiennes d’Agrippa, il n’appartient point à Jupiter de te prodiguer une plus grande abondance. Cesse tes plaintes. Il n’est point pauvre celui qui a de quoi vivre. Si ton estomac, ta poitrine et tes pieds sont en bon état, les richesses royales ne pourront ajouter rien de mieux à cela.

Si, par hasard, au milieu de tant de biens, tu vis d’herbes et d’ortie, sans boire de vin, tu vivras toujours de même, la Fortune dût-elle t’inonder de ses flots d’or : soit parce que la richesse ne change point la nature, soit parce que tu mets la vertu au-dessus de tout.

Nous nous étonnons que les troupeaux ravagent les champs et les moissons de Démocritus, pendant que son esprit vagabonde hors de son corps,