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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/218

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épitres.

et les auberges te fatiguent, je te conseillerai d’aller à Férentinum ; car toutes les joies n’appartiennent point aux seuls riches, et il n’a point mal vécu, celui qui naît et meurt ignoré. Si tu veux servir aux tiens et te mieux traiter toi-même, pauvre, assieds-toi à une grasse table. — « S’il se résignait à dîner de légumes, Aristippus ne voudrait plus fréquenter les rois. » — « S’il avait appris à fréquenter les rois, celui qui me reprend dédaignerait ses légumes. » Dis-moi lequel, à ton avis, parlait et agissait mieux ; ou, comme le plus jeune, apprends pourquoi l’opinion d’Aristippus est la meilleure.

Il se jouait ainsi, dit-on, du mordant cynique : « Je suis un flatteur pour mon propre avantage, et toi pour celui du peuple. Mon rôle est bien plus sensé et plus honorable. Afin qu’un cheval me porte et qu’un roi me nourrisse, je suis courtisan. Tu mendies les choses les plus viles, te mettant au-dessous de qui te donne, bien que tu prétendes n’avoir besoin de personne. »