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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/245

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livre ii, épitre i.

Fescennins, qui jeta de rustiques injures en vers alternés. Cette licence revint chaque année, se jouant innocemment ; puis le jeu déjà cruel se tourna en rage et pénétra, impuni et menaçant, dans les honnêtes maisons. Ceux que déchira sa dent sanglante gémirent, et le souci du danger commun s’empara de ceux qui étaient épargnés. On porta une loi et une peine contre celui qui écrirait des vers infamants sur quelqu’un. Les satiriques changèrent de ton par crainte du bâton et furent réduits à bien dire et à plaire.

La Græcia, soumise, soumit son vainqueur farouche et porta les arts au Latium sauvage. Ainsi s’amollit l’horrible mètre Saturnien, et les élégances polirent sa rouille grossière ; mais les traces de sa rudesse subsistèrent longtemps et persistent encore aujourd’hui. Le vainqueur fixa tardivement les yeux sur les œuvres Græcques. Étant plus tranquille après les guerres Puniques, il commença à