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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/252

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épitres.

aux Parthes sous ton commandement. Combien je le désirerais, si je le pouvais ! Mais ta majesté ne veut point d’un poëme médiocre, et ma pudeur n’ose tenter une entreprise que mes forces ne pourraient porter. Le zèle fatigue celui qu’on aime maladroitement, surtout quand il se manifeste sous forme d’art et de mètres. On apprend plus vite et on se rappelle plus volontiers ce qui fait rire que la louange et le respect. Je ne me soucie nullement d’un hommage qui me pèse ; je ne désire ni me voir reproduit dans une caricature de cire, ni être célébré en mauvais vers ; de peur de rougir d’une grossière louange et d’être exposé, couché avec mon panégyriste dans une boîte ouverte à tous, au beau milieu du carrefour où se vendent l’encens, les parfums, le poivre et tout ce qu’on enveloppe dans d’ineptes manuscrits.